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Et si on jetait un oeil sur la traditionnelle street food de Bangkok, bientôt remplacée par les marchés parfaitement organisés et très instagramables mis en place par les autorités municipales ?  

ARTICLE 

Souffler le chaud et le froid : la recette politique d’une streetfood maîtrisée dans les rues de Bangkok.

La street food, et plus largement l’utilisation des trottoirs quand il y en a sinon des rues par les habitants est une forme d’appropriation de l’espace publique qui rend les rues d’Asie du Sud-Est si uniques. Du matin au soir, parfois toute la nuit, au bord des routes, quasiment assis par terre, on peut acheter et déguster tout et n’importe quoi, vendu par à peu près n’importe qui, et préparé par tous les moyens. N’importe quoi c’est souvent de délicieuses soupes de nouilles, n’importe qui se résume dans la plupart des cas à de remarquables grand-mères, mères et filles qui s’activent derrière leurs fourneaux, et tous les moyens désigne surtout d’authentiques marmites ou immenses woks chauffés au charbon dans lesquels toute une série de plats se succèdent les uns après les autres à la cuisson.

Tous les jours, et partout, c’est une impression de grands bazars qui rassemblent les gens dans la rue faisant penser à nos jours de marché de villages français et leurs nombreux étals. Mais à Bangkok dernièrement, ces pratiques battent de l’aile, menacées par une volonté d’organisation et de réglementation de la mairie. Quel avenir durable pour cet art de vivre ancestral si particulier ?

Alors qu’en mai 2019, les autorités municipales de Bangkok ont lancé un projet pilote de piétonnisation de quelques rues les soirs de fin de semaine pour faire place aux vendeurs de rue et développer l’économie locale, depuis 2014, les autorités locales (la Bangkok Metropolitan Administration, BMA) mettent parallèlement en œuvre une politique d’interdiction de la vente de rue qui s’inscrit dans une large campagne pour « rendre les trottoirs aux piétons », promettant ordre et propreté dans la ville. Cette politique d’éviction concerne 200 à 300 000 vendeurs de rue (dont environ 40 % de vendeurs alimentaires selon les estimations), et fait la chasse aux nombreux vendeurs informels, proposant comme alternative les nouveaux Nights Markets, temple capitaliste de la food, dont celui de JODD FAIRS est le fer de lance.

Pour autant, le clap de fin de cette pratique n'est pas encore sonné, et il faudra compter sur ses nombreux défenseurs dont nous parle le journal Le Monde :

 

"La nourriture de rue fait partie du charme de Bangkok, la ville la plus visitée au monde avec 21,47 millions de visiteurs en 2016. Le tourisme représente environ 15 % du PIB. Pour la deuxième année de suite, CNN a décerné à Bangkok le titre de meilleure ville au monde de la street food. Certains avancent également que la disparition des stands de nourriture des rues de Bangkok lui fera perdre un élément essentiel du vivre ensemble thaïlandais. Devant ces petits commerces se croisent en effet des habitants de milieux sociaux différents : les employés de bureaux, les chauffeurs de taxi et les ouvriers s’y retrouvent à l’heure du déjeuner.

Sur Twitter, les amoureux de Bangkok regrettent la disparition du charme de la ville. Et, preuve que la nourriture de rue fait aussi la réputation touristique de Bangkok, certains éditeurs de guides touristiques ont également réagi."

- Le Monde, Les stands de « street food » de Bangkok feront-ils bientôt partie du passé ?

 

Alors, la street food pourrait être en passe de se faire remplacer par la hype des Nights Markets bien business-friendly et bien organisés ?

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